Salut à tous et à toutes ! On se retrouve aujourd'hui pour une petite critique cinématographique du tout juste sorti Albator, corsaire de l'espace ("Captain Harlock"). Pour commencer, voici la bande-annonce :
Il faut avant tout savoir que ce film est un remake de la série animée Albator, corsaire de l'espace qui date des années 70. Il y en a eu plusieurs, mais celle diffusée en France avait un générique de début qui ressemblait à ça :
Tu le sens le côté bien Goldorak là ?
Donc c'est un truc que peut-être la plupart d'entre vous n'a peut-être jamais regardé (perso j'ai tous les épisodes en DVD), mais quoi de plus honorable que de faire un remake de cette super série à la sauce Japon et aux graphismes époustouflants ? Mais passons donc à la critique !
Or donc. Avec une intro voix-off de Richard Darbois (wiiiii <3), on nous apprend que dans un futur trèès lointain, la Terre a été surpeuplée et qu'après avoir colonisé le cosmos entier, les humains sont obligés de quitter leur planète bleue et de migrer vers les autres planètes de la Galaxie. Cependant, comme on n'est jamais aussi bien que chez soi et que les autres planètes elles sont caca, tous les immigrés veulent rentrer chez eux (té, y'en a qui diraient que c'est une solution pour la France) et donc déclenchent une "Guerre du Retour", c'est-à-dire qu'ils se tatannent sur la gueule pour savoir qui aura le droit de rentrer sur la Terre. Pour mettre fin à cette guerre, la Coallition GAIA est créée (une sorte de secte, hein), et désigne la Terre alors comme un lieu Saint, un sanctuaire inviolable et qui ne doit plus jamais être foulé par le pied de l'Homme. Donc tout le monde rentre chez soi, la Terre on la laisse tranquille et la Paix est instaurée.
Notre histoire commence une centaine d'années plus tard : Yama (le jeune mécheux), est envoyé par la coallition GAIA pour infiltrer l'Arcadia, tuer Albator et détruire le vaisseau. Malgré sa mission, il va se rendre compte qu'il possède des idéaux en commun avec le capitaine et son équipage. Mais il va aussi découvrir qu'Albator prépare quelque chose en secret depuis des années, qui pourrait bien anéantir le cosmos tout entier.
Et ben en avant mes amis pour le GRAPHISME ! Gnyahaha, vous vous en doutez, ce film envoie du pâté ! L'espace, les vaisseaux, les scènes de bataille... Ça en met plein les mirettes et on en bave. Je regrette presque de ne pas être allée le voir en 3D, parce que purée ça doit nous mettre plein d'étoiles dans le cœur. Mais on va quand même nuancer : Même si j'ai beaucoup aimé ces visuels époustouflants, je suis quand même déçue par le chara-design (= graphisme des persos). Yep. Ils ont la classe, y'a pas de souci de ce côté là (quoique le string par-dessus la combinaison pour Kei, on aurait pu s'en passer), mais leurs visages sont tellement propres et sans bavures qu'on dirait tous des poupées Barbie. Même Albator avec sa super cicatrice, n'y échappe pas toujours. En plus le réal' a l'air de bien aimer les plans de caméra hyper rapprochés, mais quand les persos ont une peau texture plastique, ça ne fonctionne tout simplement pas.
Autre point : Toute cette darkitude *_* Albator est tellement DARK que quand il s'en va, il fronce des sourcils et sa cape vole derrière lui. Il est tellement DARK que quand il arrive, y'a un éclair derrière lui ! Il est tellement DARK que quand y'a un plan du vaisseau, il est entouré de fumée noire ! Alors c'est super, ça correspond très bien à l'atmosphère du film, mais ce sont les petits détails qui moi me font vraiment rire, parce que ça relève presque du stéréotype x)
Donc pour conclure : Côté graphisme, ça pète, mais les personnages sont trop barbiesques (surtout Kei, en fait. Elle a vraiment les mensurations de la Barbie) et manquent parfois de fluidité. Cela dit, gros coup de cœur pour la "matière noire" (élément de l'intrigue plutôt important dont je ne dirai rien), qui rend vraiment l'Arcadia hyper classe.
Passons maintenant aux personnages ! Donc on va commencer par les "seconds couteaux" : Kei (la blondasse) et Yattaran (le gros). Si elle n'a pas trop changé physiquement/mentalement en comparaison avec la série originale, lui par contre a subi de grandes modifications : Alors qu'à la base, c'est un petit personnage (petit dans le sens de nain) qui ne s'intéresse qu'à ses modèles réduits de vaisseaux, là on voit débarquer un bon gros pirate bien badass ! Et ce n'est pas pour déplaire, car c'est un super perso, bien qu'il ne soit que là pour montrer des scènes de combats vraiment cool. Tous deux sont très fidèles à leur capitaine et à ses idéaux, mais des deux c'est Kei qui ne doutera jamais d'Albator, car elle dit qu'ils lui doivent la vie. Et ce côté-là est peut-être un peu manquant. En quoi Albator les a sauvés ? Pourquoi ? Comment ? Ils sont là depuis le début et resteront jusqu'au bout, mais ça manque un peu de justification plus légitime que "Sans lui on serait pas là" selon moi. Enfin ils restent quand même des personnages auxquels on s'attache tout de suite et sur lesquels on s'appuie pour cerner la personnalité d'Albator.
Ensuite, parlons brièvement de Miimé. Dernière représentante de la race extra-terrestre des Nibelungen, elle est fidèle à Albator, mais encore plus à l'Arcadia, qu'elle a juré de ne jamais quitter. Dans les mêmes motivations que les deux autres ("Wesh Albator m'a sauvée la vie, sisi la famille"), c'est un personnage très mystérieux, peu présent dans le film, mais tout de même rassurant et cette dimension-là est bien réussie. On ne sait pas trop grand chose d'elle et pourtant elle fait figure de paix et de sagesse dans le film (parce qu'il en faut bien une). Voilà, elle est trop cool, quoi. :')
Vous en faites, on se rapproche doucement mais sûrement d'Albator. Mais parlons d'abord du méchant è_é ISORA. Alors lui déjà avec sa sale tronche de porc-épic, je savais qu'on serait pas copains. Et c'est aussi à mon sens un personnage peu réussi. Ce n'est tout simplement pas le vrai méchant, juste un second couteau de la coallition GAIA, alors pourquoi lui donner autant d'importance ? Ben oui, parce que c'est le frère de Yama (le jeune mécheux). Isora prend sans cesse de mauvaises décisions, n'a pas une once de bon sens et il est tellement imbuvable qu'on ne peut pas avoir de compassion pour lui, et pourtant dieu sait qu'il en a, des scènes à faire pleurer. Mais on a juste envie qu'il dégage.
Dans la même optique, Nami ne sert absolument à rien d'autre qu'à placer un pseudo-triangle amoureux dans l'intrigue. Ouais, elle a tellement peu d'importance que je n'écris que deux lignes sur sa tronche.
VOILÀ. Maintenant on passe aux choses sérieuses : YAMA (le jeune mécheux) et ALBATOR. Pourquoi parler des deux en même temps ? Mais parce que ma petite dame, ils sont pareils (à quelques rides près). La complicité et la rivalité entre ces deux personnages sont étroitement mêlées, ils ont les mêmes idéaux, mais pas les mêmes moyens d'y arriver. Ils ont tout les deux commis des erreurs qu'ils voudraient réparer. Du début jusqu'à la fin, ils s'entraident tout en se pointant des pistolets sur la tronche, et c'est ça qui est bon. Ce sont tout les deux des personnages qui se complètent l'un l'autre. Cependant on va quand même nuancer :
Albator avait déjà un côté mystère et "tralala je sais et j'ai vu des choses que vous ne savez pas et n'avez pas vues" dans la série originale, mais ce côté là est multiplié dans le film, ce qui en fait un personnage hyper badass, très attachant et pour qui on a énormément de compassion. Il ne parle jamais de lui, mais on apprend des choses à son propos à travers les paroles des autres personnages. On retrouve même la dimension de la perte de son meilleur ami (élément déjà présent dans la série originale), dont il ne garde qu'un petit bocal fissuré de terre provenant de notre belle planète, et c'est ça qui est beau.
Dans ce film, personne n'est tout blanc ni tout noir, et surtout pas Yama. Ce jeune mécheux au physique efféminé retourne tellement de fois sa veste qu'à la fin il ne sait même plus comment elle se met. Bien qu'il soit censé être le héros, lui aussi a commis et commet énormément d'erreurs, et c'est ce qui renforce son personnage, qui fait qu'il ressemble tellement à Albator (autant physiquement que mentalement xD). Cependant, le postulat de départ donné pour ce personnage ne me plaît guère, mais ça relève plus du scénario. Donc passons au scénario mes amis !
J'avais lu une pseudo-critique de ce film avant d'aller le voir, dans le super Magazine Mad Movies, qui disait que le film avait quelques faiblesses dans le scénario. Et on doit bien admettre que c'est un peu vrai. Il y a énormément de détails - souvent peu importants dans l'intrigue, mais quand même - qui ne sont pas logiques, peu expliqués ou qui prêtent à confusion. Si je donnais des exemples, je risquerais de vous spoiler, donc j'invite ceux qui ont déjà vu le film à surligner ce texte en blanc pour découvrir ce qui est, à mon sens, une des plus grosses gaffes du film :
Yama a causé un accident qui a tué Nami et grièvement blessé Isora. Mais ho, pourquoi il a tourné la vanne ce con-là ? J'veux dire, y'avait des bandes de papier jaunes qui disaient "ATTENTION", son frère lui a gueulé "FAIS PAS ÇA, C'EST D'LA FOLIE", donc Yama savait probablement ce qui allait arriver, mais il a quand même tourné la vanne, parce que les fleurs que sa mère avait plantées étaient mortes. Ho, mec, elles risquent pas de survivre si tu les immole.
De plus, on note quelques facilités dans le scénario, notamment les hologrammes, bien trop souvent utilisés à mon goût pour justifier une victoire d'Albator. Sans compter que l'Arcadia est déjà hyper-cheaté (les rpgistes me comprendront), mais bon. Et puis je parle même pas des quelques ellipses trop brutes pour être comprises et qui facilitent encore l'évolution de l'intrigue. Bande de flemmards.
Cependant (parce qu'il y en a toujours un), à part ça le film et son scénario tiennent tout à fait la route, et les différentes thématiques abordées sont, à mon sens, assez bien traitées. Faut-il toujours obéir aux ordres? Est-ce légitime ? La fin justifie-t-elle toujours les moyens ? La vérité est-elle bonne à savoir ? Etc. Toutes ces questions sont abordées au cours du film et le maître mot qui fait avancer l'intrigue est l'espoir. Aussi, on se laisse tout de suite entraîner dans la quête des différents personnages et dans les superbes scènes de bataille dans l'espace (parce que j'en parle pas assez, mais elles sont vraiment cools). Enfin comme je l'ai dis, personne dans ce film n'est tout blanc ou tout noir, et c'est ce qui fait aussi la force du film, je trouve.
Petit paragraphe habituel sur la VF et la 3D : Ne faites pas comme moi, ALLEZ LE VOIR EN 3D. Quant à la VF, je valide, elle est bonne malgré quelques défauts de lip-sync, mais personne n'est parfait. MAIS ALLEZ LE VOIR EN 3D.
Et on termine maintenant sur la musique ! Car un film épique comme Albator ne saurait être épique sans sa musique. Et ben j'étais en train de l'écouter pendant que je rédigeais cette critique, et... Pari réussi, chers amis ! Bien que la musique ne soit pas aussi exceptionnelle et badass que celle de Howard Shore pour Lord Of the Rings ou que-sais-je, elle fait quand même son petit effet et rythme incroyablement bien ce film... De SF ou d'heroic fantasy, d'ailleurs ?
J'aurais adoré vous poster une vidéo comme je fais d'habitude pour vous faire écouter le morceau que j'ai préféré, mais aucun morceau de la musique n'est encore disponible en vidéo, donc tout ce que je vous proposer c'est ce lien qui mène vers des extraits de divers morceaux (désolée) :
Petit bilan du film donc : Un honorable remake d'une série des années 70 qui a eu énormément de succès. Les fans comme les non-fans pourront apprécier ce petit chef-d'œuvre d'animation japonaise, qui, bien qu'il frôle parfois trop le cliché manga, reste un film aux visuels époustouflants et appréciables par tout le monde. Donc un film qui est bien entendu à ne pas louper ;)
À bientôt pour de nouvelles critiques !