Critique : "Maléfique"

Salut à tous et à toutes ! On se retrouve pour une petite critique cinématographique du tout récemment sorti Maléfique ("Maleficent"). Pour commencer, voici la bande-annonce :

Je n'étais pas vraiment tentée par ce remake d'un des plus vieux films Disney. En fait, ça faisait juste longtemps que je n'étais pas allée au cinéma, et j'étais intriguée par une version de Maléfique en mode "victime". Voyons ce que ça donne !

Dans un royaume très pauvre et tout ça, le roi Hubert convoite les terres appelées "Landes" où vivent des fées/trolls/machins magiques, qui est entre-autres protégé par la bonne fée Maléfique (téma le nom pourri à la base, quoi). Au hasard d'une rencontre, la jeune Maléfique va se lier d'amitié avec un garçon prénommé Stéphane, ils vont grandir ensemble et tomber amoureux. Mais l'ambition et la cupidité de Stéphane vont le conduire à trahir Maléfique pour accéder au trône. Le cœur brisé, celle-ci ne va pas s'en remettre et va saisir sa chance de se venger en jetant un sort à la fille du roi Stéphane, Aurore. La suite, vous la connaissez.

La tradition le veut, je commencerai par parler des graphismes du film. Mes amis, c'est SOMP-TU-EUX. De ce côté-là, le film se suffit tout à fait à lui-même. Des pouvoirs de Maléfique jusqu'aux petits chtarbs de lucioles qui brillent, en passant par toutes les espèces magiques qui habitent les Landes, c'est vraiment magnifique. Il n'y en a ni trop, ni pas assez, et on est vite plongé dans un très bel univers, qui malgré sa modestie n'a selon moi rien à envier aux terres de Pandora. Le design des créatures est très bon, et la plus grosse réussite du film : le Dragon ! *_*

Cependant, vous allez dire que je fais ma chieuse, mais je ne suis absolument pas convaincu par le costume de Maléfique (je parle de celui qu'elle porte sur toutes les affiches). La dame est ravissante lorsqu'elle a les cheveux lâchés, mais lorsqu'elle se transforme en Catwoman avec la combinaison de cuir, c'est fini je décroche. Voilà, sinon le reste est top. Gros coup de cœur sur les ailes de Maléfique.

Passons maintenant à nos personnages. Et c'est là que ça se complique. Tout d'abord, la palme d'or du personnage le plus inutile de l'année est attribuée au Prince Philippe ! Et oui mon p'tit loup, les scénaristes avaient oublié que tu existais et du coup ne t'ont fait apparaître que 3 fois avec un sourire colgate. Désolée !

Ensuite, le rôle des 3 fées (originellement Flora, Pâquerette et Pimprenelle) étant considérablement réduit à celui du trio comique, les pauvres Hortense, Florette et Capucine ne servent qu'à de vastes gags pas vraiment drôles, ce que je trouve fort dommage. J'veux dire, dans le film d'animation originel, elles étaient plutôt douces, bienveillantes (les chouettes tantines qu'on rêvait tous d'avoir, quoi). Non, là ce sont vraiment 3 pauvres sottes qui s'effacent totalement pour laisser place au véritable quatuor de personnages charismatiques du film : Aurore, Maléfique, Stéphane et Diaval.
Bon, le véritable combat du film s'effectue entre Maléfique et Stéphane. Mais Aurore et Diaval sont tout les deux des personnages très sympas, également. Je passerai rapidement sur Aurore qui est une très bonne princesse Disney et m'arrêterai sur Diaval, qui contre toute attente a été un de mes coups de cœur de ce film. Fidèle à Maléfique, il la suit partout et fait preuve de beaucoup d'humanité. Son personnage n'est pas là pour rien et se trouve être bien plus intéressant qu'il n'y paraît au premier abord : Il entretient le dialogue conflictuel que Maléfique devrait avoir intérieurement. Il pose les bonnes questions, est très noble (et beaugosse) et en plus il prend soin d'Aurore. C'est pas beau, ça ?
Le Roi Stéphane quant à lui, est bien différent du sympathique barbu auquel on avait eu droit dans le film originel ; Nous observons ici la descente aux enfers d'un homme, qui rongé à la fois par la culpabilité et le désir de vengeance, ne cessera d'alimenter sa propre haine envers son ennemie jusqu'à l'affrontement final. Le personnage est fort, et appréciable. Même si on n'attend que de le voir crever.
Et enfin Maléfique. C'était déjà un de mes méchants Disney préférés, et au final malgré le fait que le film la montre comme la "gentille" ou encore la "victime", elle n'en demeure pas moins très forte. On assiste à une évolution très touchante du personnage, qui se bâtit un cœur de pierre. Celui-ci s'effritera alors au contact de l'innocence à l'état pur. Elle est plutôt émouvante, et assez attachante. Bien que je n'ai pas été convaincue par le jeu d'acteur d'Ella Purnell (jouant la jeune Maléfique), j'ai beaucoup aimé toute la première partie du film, qui selon moi est la plus intéressante.
De manière générale pour conclure sur les personnages, j'ai tout de même trouvé qu'ils manquaient de profondeur pour la plupart. Il manquait peut-être un dialogue Diaval/Maléfique pour me laisser convaincre par le personnage.


Passons au scénario, chers amis ! Très gros suspens pour moi que de découvrir enfin les différents détails qui allaient changer en comparaison de l'œuvre originale. Et puis l'histoire de Maléfique, aussi. Mais on va voir ça :
Donc comme je l'ai dis plus haut, Maléfique est la gentille dans ce film. Elle s'en prend plein la gueule, et c'est par vengeance qu'elle jette un sortilège à Aurore. Et on a bien entendu droit à toute la première partie du film pour nous expliquer le pourquoi du comment. Et j'ai trouvé ça très bien. Ça tient la route, ça sonne comme un véritable conte pour enfants, on est tout de suite plongé dans le bain et tout de suite compatissant. Cela dit, ça ne fait pas pitié au point qu'on se dise "Ah ben ouais du coup elle a bien raison de faire ça". Non, ils ont su doser, faut pas déc*nner.
Autre bonne idée : L'enfance d'Aurore, suivie de près par Maléfique. Le lien qu'elle va tisser peu à peu avec elle, sans jamais lui adresser la parole, et apprendre à aimer cette fille qu'elle n'a jamais eu.
Enfin, j'ai adoré le traitement du film autour du personnage de Diaval. Oui je vais vous soûler avec lui, mais il est là, et il SERT à quelque chose ! Spoiler : C'est quand même le motherf*cking dragon, bordel !
En revanche, j'ai été impardonnable sur la scène du baptême d'Aurore. Tout d'abord, c'est l'une des 3 fées qui est censée contre-carrer le sortilège de Maléfique en promettant que le sommeil éternel pourra être "annulé" par un baiser d'amour sincère, pas la sorcière. Ça m'a un peu titillée, mais dans le contexte du film, c'est bienvenue puisque ça affine les détails de la vengeance de Maléfique, et c'est plutôt une bonne idée, selon moi. Même si ça contribue du coup à réduire le rôle des fées, comme je l'ai dis plus haut.
Ensuite, ah ben dis donc heureusement que Maléfique précise qu'"aucune magie ne pourra jamais annuler ce sort", sinon elle aurait pu presque le révoquer lorsqu'elle aurait vu qu'Aurore n'était pas une vilaine bougresse. Nan mais je suis ironique, mais sur le coup, ça sonnait vraiment comme une parodie, quoi : "- Tu vois ce trou dans le scénar' ? - Oui ? - Ben moi je le rebouche avec de la terre ! VOUALA !". Et puis bon. Je veux pas en rajouter, ni trop spoiler, mais le prince Philippe ne sert vraiment à rien.

Et le dernier reproche que je ferai, c'est celui du retournement de situation. Pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, passez votre chemin. Les autres, contentez vous de sélectionner le texte suivant :
Le fait que ce soit le baiser de la part de Maléfique qui annule le sort, et non pas celui du prince charmant, ça ne vous rappelle rien ? Hmm ? Ben si, la Reine des Neiges. J'en suis tombée parterre lorsque je m'en suis aperçue. Le même studio quoi ! Y'a pas un prod' éxécutif qui a lu les scénarios des deux films et qui s'est dit "Tiens, c'est le même twist de fin, un peu." ? Ça fonctionne, mais ça fait juste 2 blockbusters Disney (qui se suivent à quelques mois d'écart, en plus) avec la même facilité de scénario à la fin. Je trouve que ça fait un peu tâche.



Le traditionnel petit paragraphe sur la VF et la 3D :
La VF est incroyablement audible, pour une fois. Pour ce qui est des personnages principaux, en tout cas. Je ne veux plus jamais ré-entendre le monologue du roi Hubert.
Et j'ai eu l'opportunité de le voir en 3D, alors honnêtement ne vous privez pas :) Les scènes de batailles sont tout à fait appréciables et les Landes sont encore plus belles en relief. Cependant, je pense que le film est tout aussi magique si l'on s'en passe.

Place à la mu-mu-mu-musique ! (un des arguments pour faire venir mon père à la séance avec moi)
Composée de main de maître par le brillant James Newton Howard, la musique est vraiment très bien. C'est du Newton Howard tout craché, en fait. Les morceaux épiques pour les scènes de bataille, les notes émouvantes pour les scènes touchantes et les envolées lyriques pour les séquences aériennes... Rien n'est à jeter ! 
Allez, voilà votre petit avant-goût avant de nous quitter :

Petit bilan de ce film et de ce que j'en ai pensé : Un film bien meilleur que ce à quoi que je m'attendais. Des personnages touchants, une histoire bien construite malgré quelques détails perturbants, voire un peu WTF. Des graphismes époustouflants, un univers fabuleux, le tout transporté d'une bande-son magnifique. Bref, un bon petit film qui rend hommage au film d'animation La Belle au Bois Dormant qui fête ses 55 ans cette année. C'est gentil, parfois un peu trop plein de bons sentiments, mais très sympa. À ne pas rater, juste pour Diaval *q*

À bientôt pour de nouvelles critiques ! N'hésitez pas à laisser votre propre avis sur le film dans les commentaires !

Toutes les images issues du film Maléfique dans cet article

appartiennent à Walt Disney Pictures.